A la suite de l'exposition urbaine grand format La Forêt vivante, le collectif de photographes Chambre à part a édité un livre de photographies, proposant des regards originaux sur la forêt de Haguenau. Cet ouvrage est disponible auprès des libraires de Haguenau.
Au départ du site du Gros chêne, un itinéraire ponctué de sept stèles en bois clair sur lesquelles sont gravées des citations littéraires en rapport avec le thème de la nature, conduit au Monument du chêne. Celui-ci est constitué d’un arbre réduit en son tronc se détachant sur un mur rouge placé derrière lui.
Alors que la forêt a donné lieu dans les contes et légendes à une riche mythologie, les éléments mis en scène par Gloria Friedmann sont empreints d’un certain mystère : si les sept stèles s’organisent pour créer un parcours littéraire, le Monument du chêne s’impose avec toute la force d’un événement plastique. La noirceur de l’arbre qui porte inscrites les torsions et les ruptures de sa croissance tranche violemment sur le rouge du mur qui noue à son tour une intense relation chromatique avec le vert de la végétation environnante. Au cœur de la nature qui est pour Gloria Friedmann un “vivant chaos d’images”, cette œuvre déploie une intense théâtralité mais évite néanmoins tout décorum : l’œuvre en refusant une totale intégration au lieu récuse ainsi une fonction décorative parfois associée aux œuvres in situ.
Mais le processus créatif de Gloria Friedmann est unique en ceci qu’il opère une transformation radicale de la présence de ce chêne. Réduit à n’être que l’ombre de lui-même projetée sur ce rideau de théâtre, il porte en lui un mystère que ne connaissent pas les arbres environnants : il est désormais intemporel parce que transfiguré en leur symbole à tous.
Pour plus d'information sur les arbres remarquables, rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
La Forêt Indivise de Haguenau compte quelques centaines de tumuli et nécropoles celtiques en forme de buttes ovales ou circulaires qui mesurent jusqu’à 3 m. Un tumulus est une éminence artificielle qui recouvre une sépulture. La tombe peut être de dimension très variable : du simple dépôt d’ossements brulés jusqu'à une véritable chambre sépulcrale très élaborée en pierre sèche ou dalle. Un grand nombre d’entre eux a été fouillé après 1871 par le Maire Xavier Nessel, passionné d’histoire et d’architecture. A proximité du site du Gros chêne ont été reconstituées des sépultures de l’âge du bronze et du fer.
Au cœur de la forêt, vivaient des charbonniers. Leur activité importante au XIe siècle consistait à fabriquer du charbon à partir de bois de hêtre.
En 1941, l’administration allemande fait construire deux fours qui restent en service jusqu’en 1947. L’un d’eux, restauré, permet de comprendre le procédé de fabrication. Après le chargement en bois de hêtre, les accès supérieur et central latéral sont obstrués au moyen de portes métalliques recouvertes de sable, pour que la combustion s’effectue avec le moins d’air possible. L’allumage, facilité par de la laine de bois, se fait au moyen d’une tige métallique enflammée avec un chiffon à partir d’un conduit situé dans l’accès central. La carbonisation dure 24 à 36 heures, suivie de 5 jours de refroidissement. Le charbon de bois produit est alors expédié notamment vers Karlsruhe, mais aurait également fourni un fondeur de cloches de Colmar, Causard. L’un des deux fours, restauré, est encore visible aujourd’hui. C’est l’actuel Aire des Charbonniers.
Betschdorf est considérée comme la capitale de la poterie en grés, grise et bleue, depuis plusieurs siècles. La poterie est fêtée tous les ans : à Betschdorf les années paires, et à Soufflenheim les années impaires. Village à proximité de la forêt, Soufflenheim est également réputé pour ses poteries. Pendant des siècles, l’argile nécessaire à la fabrication des poteries vernissées, fut extraite du sous-sol de la forêt de Haguenau, en vertu d’un privilège ancestral que l’empereur Frédéric Barberousse aurait accordé aux potiers de Soufflenheim au XIIe siècle.
De 1792 à 1830, les forêts ont été énormément déboisées, notamment sous Napoléon, qui voulait rétablir l’agriculture et imposait le défrichement. Comme le massif rétrécissait, il fallait trouver un moyen de reboiser le plus rapidement possible. Le séchage naturel des pommes de pin au soleil étant beaucoup trop long, un Haguenovien eut alors l’idée de construire une sècherie avec un four pour que les pommes de pin s’ouvrent plus vite. La première sècherie fut construite en 1824. L’ingénieuse idée a rapidement porté ses fruits puisque 6 mille tonnes de semences ont été produites la première année, soit l’équivalent de 25 000 plants de pins sylvestres. Les séchoirs ont ainsi constitué la base d’une intense activité économique : des milliers de semences ont été envoyées partout en France pour reboiser les forêts (dont la forêt de Fontainebleau, les Landes…).
L’utilisation de ces séchoirs pris fin à Haguenau dès 1870 avec l’occupation allemande. Ce sont ensuite des pommes de pins de provenance allemande qui ont été utilisées pour assurer le renouvellement des peuplements de la forêt indivise de Haguenau.