La forêt a toujours joué un rôle fondamental pour Haguenau. Les premières traces de la présence humaine en Forêt de Haguenau datent du Mésolithique. Durant l’âge de bronze, l’homme colonise l’intérieur de la forêt. Il existe à cette époque une importante production artisanale d’épingles à vêtements et de haches qui sont vendues en échange d’ambre. Haguenau a sans aucun doute contribué à la diffusion de l’ambre de la Baltique vers le sud.
Aux premiers temps du christianisme, des moines ont établi leur résidence dans le massif de Haguenau où ils pratiquent une vie d’ermites. Du VIe siècle au XIIIe siècle, huit couvents ont été fondés dans la forêt ou sur sa lisière : Arnulfsau, Biblisheim, Koenigsbruck, Marienthal, Neubourg, Seltz, Surbourg et Walbourg. C’est ainsi que la Forêt de Haguenau a été surnommée la « Forêt Sainte ». De ces temps passés ne subsistent que quelques témoins dont le Gros chêne. La Forêt de Haguenau devint à partir du XIème siècle, un domaine de chasse des empereurs du Saint Empire Romain Germanique qui construisirent un château sur une île de la Moder autour duquel s’édifia un village du nom de Haguenau.
En 1164, Frédéric Barberousse accorda aux habitants le droit de prélever en forêt du bois de chauffage et de construction (chêne et hêtre) selon les besoins.
En 1434, l’empereur Sigismond décida d’octroyer la gestion de la forêt conjointement au grand-bailli et à la Ville. C’est le point de départ de l’indivision qui sera confirmée par une ordonnance du Conseil du roi Louis XIV le 28 août 1696. La forêt appartient alors à parts égales à la Ville de Haguenau et à l’Etat. La Forêt Indivise de Haguenau constitue la plus grande forêt indivise de France.
Par la suite, la Révolution française fit fermer les couvents et leurs biens furent vendus. Des paroisses aux alentours, comme celle de Saint-Nicolas à Haguenau, purent ainsi acheter des statues, stalles et autres meubles liturgiques. Les sanctuaires furent ensuite détruits ou transformés en église paroissiale comme à Surbourg et Walbourg.